Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 190 —

Ce soir-là, on y parla énormément des millions de Mme Blanqhu. Était-ce à l’intention de Me Cordace, ou par pur hasard ? Il est probable que Picardon et sa femme avaient préparé le terrain pour amener l’incident qui mit le notaire et l’avocat aux prises.

— Cette affaire d’héritage est la plus grande fumisterie du siècle, venait de dire Picardon dans un groupe de femmes qui s’étaient accaparé Me Cordace pour en obtenir des détails sur la succession Matichon.

Le notaire allait répondre vertement au héraut de scandale, lorsqu’il se sentit tirer par la manche par un ancien cuistre, devenu sénateur, qui lui dit tout bas :

— Ne faites pas attention. Picardon la fait à la pose ; il jette des jalons pour l’avenir. C’est un malin qui se prépare une entrée autour de l’assiette au beurre, mais ses roueries sont cousues de fil blanc.

— De fil rouge, plutôt, répondit Me Cordace.

— Tout au plus de fil gris… On vous dit au mieux avec Mme Blanqhu.

— Je l’ai connue gamine ; elle est d’Ambrelin, dont je suis le notaire.

— Dites-lui de ma part qu’elle se défie de Picardon et de sa femme : on manigance ici quelque chose contre elle.