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qu’on ne pouvait que les admirer et les aimer.

Les prétendants étaient déjà légion : des jeunes, des mûrs et des vieux. Tous chantaient la même antienne à Mme Blanqhu : leur cœur et une mansarde feraient leur bonheur.

Aglaé soupirait tendrement, affirmant qu’elle se mettrait sur la paille pour assurer le bonheur de ses deux filles d’adoption.

Estelle était grande, blonde, rêveuse ; Flavie était rondelette, brune, rieuse.

Leur différence de caractère provenait, d’après Mme Blanqhu, de ce que leur mère avait bu du café au lait la veille de la naissance d’Estelle et du café noir la veille de la naissance de Flavie.

Un membre éminent de l’institut lui avait proposé de communiquer son observation à l’Académie de médecine.

La générosité de Mme Blanqhu ajoutait encore au charme de ses réceptions. Elle était si bonne, si prévenante, si discrète ; elle devinait si bien les besoins de ses amis, leurs désirs. Les besogneux recevaient de l’argent ; les autres, un vase rare, un tableau de maître, quelques pièces d’orfèvrerie ; simples cadeaux d’amitié.

Elle savait deviner les besoins pressants, ouvrir sa bourse aux moments critiques, ce qui doublait ses bienfaits.

Si elle acceptait reçu des sommes prêtées,