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les deux demi-sang bruns piaffaient dans la cour, qui ne témoignassent du haut goût des maîtres.

Mme Blanqhu, en toilette vert-pomme, garnie de roses moussues, et dont les diamants parurent dignes d’estime, avait fort grand air.

Elle était belle femme, quoique d’aspect bourgeois, et savait faire valoir les richesses de son corps.

Elle s’était habilement effacée du premier plan pour produire ses nièces, deux ravissantes jeunes filles, un peu gauches, un peu empruntées, il est vrai, qu’elle chaperonnait avec l’attention et la tendresse d’une mère.

Tout parut charmant, d’un goût exquis.

La confiance mondaine fut acquise aux récipiendaires qui furent bientôt entourés, complimentés.

Les cinq millions de dot avaient fait un cortège de prétendants aux deux nièces, dont Aglaé surveillait les mouvements pour éviter tout avatar dans la mise en scène.

On sut qu’elles se nommaient Estelle et Flavie de Prépence, qu’elles avaient dix-huit et dix-sept ans.

Agénor se tenait modestement à l’arrière-plan, ne se produisant que tout juste assez pour laisser deviner qu’il existait un M. Blanqhu.

Le héros de la soirée fut Me Cordace ; son entrain et sa jovialité lui gagnèrent toutes les sympathies.