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digne de lui, sur les bords du Pilcomayo, où il désirait que son corps reposât. Il avait institué exécuteur testamentaire son ami Bernabé Bastringos, procureur-official d’Azara, auquel il laissait en legs son domaine d’Azara et deux millions payables en or.

Tout cela parut régulier au notaire ; le testament était conçu dans les termes de la jurisprudence française et inattaquable dans la forme.

— C’est parfait ; je ne comprends pas que ces canailles de Cracadas le contestent, dit-il en remettant le dossier à sa femme.

— Ils ne le contestent pas, ils en veulent l’annulation.

— Pour quelle cause ?

— Ils prétendent que cette fortune provient de leur tante, la première femme de mon oncle.

— Existe-t-il un inventaire dressé après décès de cette tante-là ?

— Non.

— Alors, les Cracadas n’ont qu’à se faire pendre où ils voudront ; ils n’auront pas un sou, pas même un liard.

— Ne soyons pas sans entrailles pour ces malheureux ; ils sont mes cousins, après tout.

— Des cousins par alliance ! Ça ne compte pas.

— N’importe, j’aime mieux leur abandonner quelques millions pour qu’ils me laissent la paix.