— Si tu te sens incapable de réagir, abandonnons l’héritage ; nous deviendrons ce que nous pourrons.
— Mille tonnerres, non ! J’aimerais mieux me laisser couper le cou.
— Alors, que te proposes-tu de faire ? il nous faudrait de suite deux ou trois millions.
— Où veux-tu que je les prenne ?
— As-tu de l’estomac ?
— J’en aurai… Diable ! cinquante millions, ça mérite qu’on se dérange.
— Dans ce cas, laisse-moi conduire notre barque ; ne t’étonne de rien et suis mes instructions à la lettre.
— J’aime mieux cela. Combine, dispose, ordonne, je suis à toi, les yeux fermés. Quand commencerons-nous ?
— Tu vas inviter Cordace à déjeuner et tu nous quitteras après le café, jusqu’au lendemain.
— Ça m’est égal ; il faut savoir se dévouer en famille ; c’est le commencement du patriotisme. Après ?
Il faudra soigner ta mise, prendre des allures de gentleman. Tu es un millionnaire, tu vas devenir un homme du monde, un monsieur qu’on regarde.
— C’est encore dans mes cordes ; avec mes décorations, je la ferai à la pose comme un ministre.