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surveillances et en filatures, sans être parvenu à lier les fils de la conspiration qu’il supposait exister.

Ses agents le volaient évidemment, car c’est un jeu d’enfant pour eux de charpenter une conspiration de toutes pièces. Et puis, en France, qui ne conspire pas ? Les Chapeaux de la République, les ministres, les sénateurs, les députés, la magistrature, l’armée, le clergé, la finance, l’industrie, le commerce, la navigation, l’aérostation, les faiseurs de pronostics sur l’Extrême-Gauche, la Gauche, le Centre, la Droite, les balayeurs, les chands de vins et de peaux de lapins, tout le monde y mijote sa petite conspiration ; les uns révolutionnaires de boutons de guêtre ou novateurs de ronds de cuir, rempailleurs de sièges et incubateurs de poules aux œufs d’or.

La République est actuellement assise sur des défenses d’éléphant, et, chose merveilleuse, elle n’a jamais été aussi discutée, la suspicion ne s’est tant attachée aux gens et aux choses que depuis que les grands Sabots l’ont décrétée inexpugnable et d’immortalité.

Je suis loin de critiquer les mérites de la République. Je la trouve, au contraire, la plus mirobolante combinaison de ceux qui n’étant rien, ne possédant rien, aspirent à devenir rois à leur tour. Cela me botterait assez d’être un Chapeau quelcon-