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— J’ai fait mieux. Je lui ai dit que M. Picardon était bête à manger du foin.

— À merveille ! Je vois que vous vous y entendez, quoique le jugement que vous avez porté sur moi dans un rapport nécessite quelques corrections.

— Je n’ai jamais mal jugé Monsieur le baron.

— Jugé n’est pas le mot, vous avez écrit que j’étais une franche canaille, un voleur, un débauché fini, un homme sans principes.

— C’est indigne, on a tronqué mon rapport ; c’est de M. Van Chippendal que je parlais.

— Je sais que c’est le nom sous lequel vous me désignez. Mais cela n’a aucune importance pour moi. C’est pour vous mettre en garde contre les emballements de votre imagination et vous éviter de vous faire casser les reins après la figure, que je vous dis cela. Maintenant arrivons au sujet qui doit nous occuper. Vous connaissez le comte Rastadofsky ?

— J’ai eu quelques relations avec lui.

— Et avec sa femme ?

— Ce n’est pas sa femme, c’est une putain de Bade.

Les yeux du baron clignotèrent et un sourire de satisfaction apparut sur ses lèvres.

— Elle aime les jolis garçons ?

— Je crois qu’elle aime encore mieux l’argent.

— On dit cependant qu’on fait une noce endiablée chez elle.