teur. Les humbles débuts du mariage étaient maintenant
oubliés. Picardon, avocat aussi subtil que
roublard, avait une position assise au barreau de
Paris. Il plaidait toutes les causes métalliques dans
lesquelles il excellait, en jouant à la raquette avec
les codes dont il faisait de vieux bouchons couronnés
d’une aigrette de plumes.
Il pouvait être fier de sa femme, jamais un cheval de course n’avait tant rapporté à son propriétaire. Il est vrai que Mme Picardon courait toutes les nuits et souvent pendant le jour.
Ses salons étaient le rendez-vous de Tout-Paris, et ses réceptions rivalisaient avec celles des princesses du high-life.
Pendant que Mme Picardon éblouissait, séduisait, trônait, le grand avocat se cantonnait dans l’étude et la retraite, délaissant sa cavale conjugale pour les vierges folles de la zone galante.
Pour se donner une contenance et s’appuyer sur une amitié vraie, Mme Picardon avait recueilli auprès d’elle sa nièce, la toute délicieuse Cécile, fille d’un frère mort des fièvres au Tonkin.
Telle était la situation, lorsque Agénor Blanqhu entra en fonctions auprès d’elle en qualité de secrétaire.
Le sordide Ambrelinois pensa de suite au profit qu’il pouvait retirer de sa nouvelle situation. Sa combinaison fut aussitôt échafaudée : devenir le