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de lui imposer l’ordre domestique par l’habileté de ses combinaisons de désordre ? Comme régime républicain, c’est assez réussi, hein ?

— Puisque tu entends si bien les choses, je n’ai plus qu’à te dire que le Grand Conseil de l’Acacia m’a choisi pour inaugurer sa nouvelle politique en France. Quand je le voudrai, je serai président du Conseil.

— Pourquoi pas président de la République ?

— C’est un poste d’invalide, je suis trop jeune.

— Et la nouvelle politique, comment s’emmanche-t-elle ?

— La haute finance en a assez des doctrines syndicataires et collectivistes ; il faut noyer leurs apôtres dans le mépris par une série de mystifications politiques.

— Parfait ! mais mon rôle dans cette affaire se trouve réduit à bien peu de chose, puisque tu peux saisir le pouvoir quand tu voudras.

— Je me suis mal exprimé. Je suis désigné, mais je dois préalablement me faire un parti, me rendre sympathique, sinon nécessaire à la France.

— Alors nous allons mener de concert une intrigue de longue haleine ?

— Pas de concert ; moi dans l’ombre, toi par la séduction.

— C’est-à-dire que tu comploteras avec tes amis, pendant que je te ferai des partisans.