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Notes du Chant dixième.

» Les trois ulémas furent d’abord décapités ; puis on commença par appliquer le poignet de Soleyman sur un brasier ardent : le feu dévora ses chairs sans pouvoir lui arracher un cri ; il supporta les intolérables douleurs du second supplice avec la même fermeté ; ses traits se décomposèrent à peine, et lorsque le pal, fixé perpendiculairement, l’eut élevé dans les airs, il promena ses regards sur la multitude, et prononça d’une voix sonore la profession de foi des Musulmans : « Il n’y a point d’autre Dieu » que Dieu, et Mahomet est son Prophète. »

» Soleyman resta vivant sur le pal pendant prés de quatre heures : plusieurs fois il avait demandé à boire ; les exécuteurs s’étaient opposés à ce qu’on le satisfit, disant que le breuvage arrêterait sur-le-champ les pulsations de son cœur ; mais, lorsqu’ils se furent retirés, un factionnaire français, cédant à la pitié, présenta à ce malheureux de l’eau dans un vase placé au bout de son fusil. A peine Soleyman eut-il bu, qu’il expira. » (LE MAGASIN PITTORESQUE. Deuxième année. 1834. Page 171.)

« RÉGIMENT DES DROMADAIBES *.

» Ce régiment fut formé dans la campagne d’Egypte, en 1799. Son personnel n’atteignit jamais 400 hommes ; mais les services qu’il rendit n’en furent pas moins fort importans, non-seulement pour la correspondance entre l’Egypte et la Palestine, pour les approvisionnemens des postes avancés, pour les croisières établies dans le désert dans le but de s’opposer aux communications des corps ennemis les uns avec les autres ; mais encore par les charges dans une bataille rangée, et pour les engagemens contre les Arabes ou les Mamelucks.

» Dans le principe, les hommes de ce régiment étaient armés de fusil, baïonnette, giberne, comme l’infanterie, et d’une très-bonne lance ; mais la lance fut promptement reconnue inutile

  • « Bonaparte avait confié à Junot le soin de former un escadron

de dromadaires, qui ont rendu de grands services à l’armée. Les Français s’étaient parfaitement habitués à l’allure de ces animaux. » (NoteZ du Chant septième de NAPOLÉON EN EGYPTE.)

L’Auteur du Poème.