Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BREST.


CHANT HUITIÈME.

Ah quel sinistre bruit ici vient se répandre !
Un terrible incendie a donc réduit en cendre
Cet immense dépôt d’attributs précieux
Que la Marine avait dans ce port glorieux,
Qui, depuis quelque temps, occupe ma pensée (1).
Sous un cruel chagrin mon âme est oppressée.

Muse, prends tes pinceaux de tristesse et de deuil :
Ta douleur doit partout avoir un noble accueil ;
Tes pleurs attendriront chaque âme généreuse :
Tâchons de retracer cette nuit désastreuse,
Où les sons alarmans du tambour, du tocsin,
Ô Brest ! ont répandu tant d’effroi dans ton sein.

La nuit déjà régnait, alors que l’épouvante
Dans la ville a semé la nouvelle effrayante
Que sur le port éclate un grand embrasement.
Chacun est consterné d’un tel événement.
L’Arsenal est en feu ! dit la foule éperdue.
La population sur le port s’est rendue :