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Et je bénis ce port de l’asile honorable
Qu’obtient chacun de vous, dans son sein favorable
Aux plus nobles projets enfantés par l’État,
Pour donner à la France un véritable éclat.

Que j’aime à voir ici le vaisseau le Tourville,
Qui sut dans ses vieux ans se rendre encore utile,
En formant dans son sein tant d’habiles marins,
Dont plusieurs ont rempli de glorieux destins !
Le nom de ce vaisseau me rappelle un grand homme,
Que dans notre patrie avec amour on nomme,
Et dont le sort, un jour, a trahi les desseins,
En venant arracher la victoire à ses mains.
La France à sa mémoire a décerné l’hommage
Que méritait d’avoir son âme grande et sage :
Le ciseau du génie a reproduit les traits
Du mortel dont ma muse admire les hauts faits.
Ta brillante statue, ô noble capitaine !
Voit couler à ses pieds les ondes de la Seine :
Elle s’élève auprès du palais de nos Rois,
Et la France, avec eux, a reconnu tes droits
A la distinction touchante et révérée
Qu’à tes hautes vertus l’honneur à consacrée.
Tourville ! un des héros de mon pays natal,
De nos plus grands guerriers tu dois marcher l’égal.

A vous admirer tous mon âme est excitée,
Vastes corps, sur lesquels ma vue est arrêtée.
Que vos noms sont fameux, ô colosses des mers !
Ils vont, par leur éclat, retentir dans mes vers.

Soldats