Arrivent jusqu’aux cieux, sur l’aile de la foi.
Il est connu de Dieu cet infortuné Roi
Que des hommes cruels abreuvent d’injustices,
Qui va bientôt jouir d’ineffables délices.
Tu te tournes vers lui, ta main va le bénir.
Mais quel étonnement à tes yeux vient s’offrir !…
Louis est radieux et rayonnant de joie,
Un immortel éclat sur son front se déploie ;
Il te semble goûter le ravissant bonheur
Que donne aux bienheureux le séjour du Seigneur.
En lui tu ne vois plus un mortel, un Roi même…
Il te semble de Dieu le ministre suprême,
Cet ange qui descend du céleste séjour
Quand Dieu veut à la terre annoncer son amour.
Par un saint mouvement ton ame transportée
À vouloir l’adorer est alors excitée…
Digne Louis votre ame est appellée au Ciel,
Montez vers le séjour qu’habite l’Éternel ;
Allez y recevoir le plus beau diadême
Que vous a préparé notre Dieu qui vous aime ;
Soyez près du très-Haut notre médiateur,
Le patron de la France et son intercesseur.
Malesherbes retourne habiter ton domaine ;
Ah ! fuis, éloigne-toi d’une rage inhumaine.
La douce paix n’est plus au sein de nos cités,
Heureux qui n’a point vu tant de calamités !
Reviens parmi tes champs, tes enfans qui t’adorent,
Et tes concitoyens qui tes vertus honorent.
La sanglante terreur pourrait-elle outrager
Cet asile sacré qui veut te protéger ?
Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/25
Cette page a été validée par deux contributeurs.