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Que Louis soit alors, par le vœu des Français,
Rappelé sur le trône avec un plein succès ;
Que du plus tendre amour son peuple l’environne,
Puisque, sincèrement, à tous il nous pardonne.
Mais, hélas ! ces soupirs ne sont point entendus,
Nos vœux et notre espoir vont donc être perdus !

C’en est fait, ô mon Dieu ! ce Roi juste succombe…
Malesherbes bientôt le suivra dans la tombe…
Providence du Ciel, vos immuables lois
Ne protègent donc point les plus vertueux Rois ?
Ne les choisissez-vous pour régner sur la terre,
Ne mettez-vous en eux un divin caractère,
Que pour les délaisser au milieu des dangers
D’un monde dont les biens ne sont que mensongers ?
Mais qui peut, ô mon Dieu ! pénétrer vos mystères ?
Ô divin Rédempteur ! que toutes nos misères
Sont faibles devant vous, qui voulûtes mourir
Afin de nous apprendre en ce monde à souffrir !

Sainte religion, tendre consolatrice
Des mortels que poursuit le crime et l’injustice,
Ta croyance adoucit les plus affreux malheurs,
Et vient nous soutenir dans nos grandes douleurs.

Ah ! reçois à jamais nos actions de graces,
Vertueux de Firmont, pour tes soins efficaces !
Ta parole a porté la consolation
Dans le cœur de ce Roi plein de dévotion.
Tu célèbres pour lui le plus saint des mystères ;
Louis est prosterné, ses ferventes prières