Pour braver les clameurs de la démagogie.
Malesherbes, tu sais qu’en défendant ton Roi,
La haîne des méchans va s’acharner sur toi.
Plus le danger est grand, plus ton courage augmente :
Oui, de l’humanité tu remplirais l’attente
Si la noble vertu, les efforts généreux,
Pouvaient jamais fléchir un peuple furieux.
Ah ! la postérité doit révérer ta gloire !
Le monde va bénir ton œuvre méritoire.
Vous, Tronchet et Desèze, orateurs immortels,
Vos noms seront placés sur les nombreux autels
Qu’au plus digne Monarque élèvera la terre.
Ah ! que votre mémoire à jamais sera chère !
Que vos touchans efforts pour sauver votre Roi,
Ennoblissent encor votre honorable emploi !
Malesherbes en vous trouva le plus beau zèle
Qui pouvait seconder son ardeur immortelle.
Le plus pur sentiment seul conduisit vos pas
Dans l’enceinte où l’on vit ces terribles débats.
Vous sûtes démontrer jusques à l’évidence,
Les vertus de Louis, sa parfaite innocence.
Courageux défenseurs de l’auguste Louis,
Puissiez-vous l’arracher à ses maux inouis.
Ah ! s’il faut qu’il renonce au trône de ses pères,
Qu’il aille vivre au moins sous des lois tutélaires !
Que sous un ciel propice, il adresse des vœux
À l’Être tout-puissant pour qu’il nous rende heureux !
Pour effacer les maux de l’horrible anarchie,
Si l’on rétablissait un jour la monarchie,
Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/23
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