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Qu’un déluge de maux cause par ses ravages.
Quel remède apporter à ces calamités ?
Les sujets, le Monarque en sont épouvantés ?
L’on a tout négligé, tout est en décadence,
Depuis un long espace on voit tout en souffrance.
Les lois ont disparu ; les institutions
Ne peuvent arrêter les lâches actions.
Les règnes ont pesé sur cette monarchie
Sans l’avoir d’un abus seulement affranchie.
Le vaisseau de l’état que l’on doit réparer,
À mesure qu’on voit sa force s’altérer,
N’en a jamais reçu ce secours nécessaire
Qu’il aurait obtenu d’un règne tutélaire.
On le voit dépourvu des importans objets
Qu’il faut pour parcourir de paisibles trajets,
Et l’on veut le lancer au milieu de l’orage !
Pourra-t-il éviter un terrible naufrage ?
Trop heureux s’il échoue en un rivage ami,
Et si les nautonniers aussi n’ont point péri.

Oui la mort de Louis est en leçons fertile.
Tirons-en d’autre fruit qu’une douleur stérile.
Puisque la politique attache à son trépas
Un intérêt puissant pour les divers états,
Ce n’est point s’écarter de ce devoir qu’impose
Le sujet qu’à nos soins l’Académie propose
Que d’offrir un tableau succinctement tracé
Des exemples fameux que donne le passé
À nos contemporains comme aux races futures,
Pour leur faire éviter d’affreuses conjonctures.

Peuples de l’univers, et vous leurs souverains,