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élève à peine sa pensée au-delà du nécessaire absolu ; les moyens à employer pour se procurer les choses propres à embellir la vie et à la rendre agréable l’occupent fort peu ; sa vie s’écoule dans la satisfaction des besoins d’une vie animale.

L’ignorance des arts et des sciences, de tout ce qui est grand et bon, la pauvreté, la misère et la désolation sont le partage de ceux qui vivent sous le despotisme.

L’Égypte, qui fut la mère des arts et des sciences, où la Grèce était allée les chercher, les a perdus avec sa liberté ; et il en a été de même des Grecs sous la tyrannie. L’histoire, ou des ruines sont les seuls témoins qui attestent de leur grandeur passée.

En Asie on voit de toutes parts des villes ruinées, des villages abandonnés dans les célèbres régions de la Mésopotamie, d’Anatolie, de la Palestine et des admirables plaines d’Antiotioche. Des marécages inhabitables, des déserts, des ruines, des villages malpropres dont la plupart des maisons sont, bâties de terre, disent assez aux voyageurs que la tyrannie est venue en ces contrées les dépeupler, les désoler, et qu’elle y demeure encore.

Si le progrès est la loi de l’humanité, la ty-