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Carthage, une de leurs colonies, pour y fonder cette fameuse république qui devait être la rivale de la République Romaine, et faire, un jour, trembler Rome dans sa capitale.

D’autres tyriens, ayant été sauvés, durant le siège, par leurs voisins les Sidoniens, ne se découragèrent point, ils retournèrent rebâtir l’ancienne ville de Tyr qui, vingt ans après, devait supporter un siège de quinze mois contre Antigone, l’un des plus grands successeurs d’Alexandre, qui ne put s’en emparer qu’à des conditions honorables.

Tels sont les admirables et puissans effets qu’enfantent le pouvoir de la liberté et du commerce.

Des Romains, animés de l’esprit de valeur que donne la liberté, conquirent, sans peine, toutes les nations esclaves du monde connu. Au contraire, la conquête des contrées libres leurs coûtèrent de grands travaux, beaucoup de patience et de persévérance, de grandes difficultés et des torrens de sang ; et ils éprouvèrent des défaites avant de pouvoir obtenir une victoire décisive. Les Équitains, les Toscans, et surtout les Samnites, défendirent leurs pays avec énergie ; ils défirent des légions romaines, et ne furent conquis qu’après avoir été en gran-