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d’exposer sa vie avec énergie et persévérance.

Pour ces raisons, de petits États libres ont conquis de puissantes monarchies, et repoussé les attaques des plus grands potentats.

Les petites armées grecques, comme les armées romaines sous la république, ne tinrent jamais compte de leurs nombreux ennemis.

À l’époque que Cyrus fit la guerre à son frère Artaxerxès pour la couronne, treize mille grecs auxiliaires qui le soutenaient, mirent en déroute l’armée de l’empereur, forte de neuf cent mille hommes, et gagna la victoire pour Cyrus, s’il eut survécu à la bataille. Mais quoiqu’ils eussent perdu le prince pour qui ils combattaient, et ensuite Clearchus, leur général, qui, avec plusieurs autres officiers, furent traîtreusement assassinés par les perses, dans un pourparler où ils les avaient attirés ; quoiqu’ils fussent dans une grande détresse, destitués d’argent, de chevaux et de provisions, dans le cœur d’une contrée lointaine et ennemie, harcelés par une grande armée de quatre cent mille hommes, qui cherchaient à leur couper la retraite ; néanmoins, ces braves soldats, commandés par le fameux Xénophon, ne laissèrent pas d’effectuer, avec ordre, une retraite de deux mille trois cents milles, passant sur le corps de