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Les vertus militaires naissent, et sont supportées seulement par la liberté.

Dans les pays libres les peuples combattent pour leur propre défense ; mais dans les contrées sous la tyrannie, il est indifférent aux peuples, quant aux résultats, qui en sera les vainqueurs et les maîtres ; aussi lorsque l’armée d’un tyran est vaincue, il n’a plus de ressource à espérer ; ses sujets n’ayant ni les armes, ni le courage, ni la raison pour le défendre, il n’a de support que dans la seule force des armées qu’il s’est créées pour lui servir d’instrumens de tyrannie, et qui reçoivent leur part des déprédations commises. En combattant pour lui, elles combattent pour elles-mêmes, et sont quelquefois courageuses pour leur propre intérêt ; mais le pauvre peuple, tyrannisé par lui, ne peut s’intéresser à ses succès, qui le rendent souvent plus insolent, plus cruel et plus exigeant.

Le citoyen libre combattra courageusement pour la défense de sa Patrie en danger ; son intérêt personnel lui en fait un devoir. Il aime son pays, sa nationalité, sa constitution, les droits qui lui sont garantis, la jouissance de sa propriété ; et pour défendre sa famille et son foyer domestique, pour conserver tous les bienfaits dont il est en possession, il ne craindra pas