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les tuent. Le commerce ne se fixe qu’où il reçoit la réception de bien venue ; sa vie est si délicate qu’il ne peut exister sous l’influence de l’air empesté par la tyrannie ; l’attouchement de l’épée lui ôte la vie. Là où il reçoit protection et encouragement, par ses effets bienfaisans, il transforme les déserts et les forêts en champs fertiles, les villages en grandes cités, les maisonnettes en palais, et donne aux nations les richesses, les flottes et le courage.

Il est absolument impossible que, de la nature d’un gouvernement arbitraire, violent, monopoleur et exacteur, il puisse jouir, sous lui, de l’encouragement, de la protection et de la sécurité dont il ne peut se passer dans ses développemens. Aussi est-il évident que le commerce ne peut long-tems subsister sous un gouvernement oppresseur ; et il y a une connection si intime entre le commerce et la puissance maritime, que celle-ci ne peut jamais arriver à un haut degré de force et se maintenir sous un gouvernement tyrannique.

Les vrais marchands sont les citoyens du monde, là est leur contrée où ils peuvent jouir en paix des produits des travaux de leur industrie ; tout ce qu’ils peuvent gagner sous un gou-