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tout individu, il est aussi du devoir de chaque individu de s’immiscer pour le tout, qui le comprend lui-même.

Un homme, ou quelques hommes, formant un corps particulier, n’ont souvent consulté que leurs intérêts personnels ; mais le peuple, au contraire, en s’occupant de ses propres intérêts, agit pour le public en agissant pour lui-même.

De toutes les sciences humaines, aucune ne concerne plus particulièrement l’homme en ce monde que celle du gouvernement ; elle est la plus aisée à être comprise, quoi qu’on en dise, et cependant la moins généralement entendue. Ceux qui ont intérêt à cacher la vérité voudrait faire croire qu’il y a en cette science des difficultés et des mystères au-dessus de l’entendement du vulgaire. Tout homme peut reconnaître un bon gouvernement d’un mauvais par ses effets ; il connait si le fruit de son industrie et de ses labeurs lui appartient, s’il en jouit avec sécurité et en paix ; et s’il ne connaît point les principes du gouvernement, c’est par défaut d’y penser ou de s’en informer : ils se fondent sur le sens commun.

Qu’est-ce qu’un gouvernement, si ce n’est un dépôt fait par un peuple à un seul homme, ou à plusieurs pour la conduite des affaires de tous,