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Air : Vaudeville de l’Anonyme.

La Liberté m’avait monté la tête,
Et dans l’an trois, j’l’épousai par amour.
Qu’elle était belle, et quell’ santé parfaite !
Sous l’directoire ell’ tombe malade un jour ;
Sous l’consulat v’là qu’son état empire,
Ell’ était même à toute extrémité…
Et c’est, hélas ! au commenc’ment d’l’empire
Que j’ai perdu ma pauvre Liberté. (bis.)

Cagnard.

Ce n’est pas moi qui l’ai trouvée.

Manique.

Quand j’ai vu ça… pour me consoler, j’ai épousé en deuxièmes noces sa cousine, qui avait été déesse de la Raison à Montmartre… J’ai dit : j’ai perdu la Liberté… je vat épouser la Raison.

Cagnard.

Et vous en avez fait la folie… aimable républicain ! drôle de corps ! tu ne peux donc pas t’acclimater à la monarchie représentative ?

Manique.

C’est trop estationnaire… le peuple veut des confections.

Cagnard.

Vous voulez dire des concessions.

Manique.

Qu’est-ce que j’ai donc dit ?

Cagnard.

Vous avez dit des confections.

Manique.

Ah !.. le peuple veut des confections.

Cagnard.

C’est beaucoup mieux !

Manique.

Il nous faut le dégraissement des propriétés.

Cagnard.

Vous voulez dire le dégrèvement.

Manique.

Qu’est-ce que j’ai donc dit ?

Cagnard.

Vous avez dit le dégraissement.

Manique.

Ah !… il nous faut le dégraissement des propriétés.

Cagnard.

Alors je ne vous dirai plus rien.

Manique.

Et puis, nous ne voulons pas du pot au colle de Londres.