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LES GARIBALDIENS

— Il n’est pas besoin, dit-il : je combattrai avec la parole et avec la croix ; celui qui porte le christ sur la poitrine ne doit pas porter le fusil sur l’épaule.

Dès lors, Garibaldi vit qu’il avait affaire à un homme intelligent ; il fit un signe, et les plaisanteries cessèrent.

Après le dîner, frère Jean partit pour Castel-Veterano, son bourg natal ; il en revint le lendemain avec cent cinquante paysans armés de fusils.

J’ai déjà dit que ces paysans se nommaient des picciotti.

Le 15 au matin, de bonne heure, on se remet en marche pour Calatafimi.

En arrivant à Vita, c’est-à-dire à trois milles en avant de Calatafimi, on trouve, au sortir d’une espèce de défilé, de magnifiques positions devant soi.

On ne doute pas que les Napolitains ne soient là campés quelque part, ayant jugé inutile d’aller plus loin.

Le général ordonne à la troupe de faire halte ; il prend avec lui Turr et deux officiers, le major Tuckery et le capitaine Misori, et gravit une montagne à droite de la route.

Arrivé au sommet, il reconnaît que ses prévisions étaient fondées : on est en face de l’armée napolitaine.

Le gros de cette armée est à Calatafimi même