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LES GARIBALDIENS

» Ce qui console cependant, ce qui permet de croire que la vraie religion du Christ n’est pas perdue, c’est de voir, en Sicile, des prêtres marcher à la tête du peuple contre ses oppresseurs.

» Les Ugo Bassi, les Verita, les Gusmaroli, les Bianchi ne sont pas tous morts, et, le jour où sera suivi l’exemple de ces martyrs, de ces champions de la cause nationale, l’étranger aura cessé de fouler notre terre, il aura cessé d’être le maître de nos fils, de nos femmes, de nos biens et de nous-mêmes.

» G. Garibaldi. »

— Cette proclamation n’est pas pour moi, dit le moine après l’avoir lue ; car je suis converti d’avance ; mais je la donnerai à ceux dont la foi a besoin d’être soutenue.

Au dîner, qui eut lieu chez le marquis de Torre-Alta, où logeait l’état-major, le général fit placer frère Jean à sa droite.

Tous les officiers de Garibaldi n’étaient point d’une orthodoxie sans reproche ; on plaisanta quelque peu frère Jean.

Un officier lui dit :

— Puisque vous voilà notre chapelain, frère Jean, il vous faut jeter le froc aux orties et prendre le mousquet.

Mais frère Jean secoua la tête.