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LES GARIBALDIENS

Ce moine était au couvent de Sainte-Marie des Anges de Salemi et donnait des leçons de philosophie ; il exprime à la fois au général sa joie de le voir et son étonnement de le voir si simple.

Puis, tombant à genoux :

— Mon Dieu ! s’écrie-t-il, je te remercie de m’avoir fait vivre dans les temps où devait venir le messie de la liberté ; à partir de ce moment, je jure, s’il est besoin, de me faire tuer pour lui et pour la Sicile.

Turr voit à l’instant même tout le parti qu’on peut tirer, au milieu d’une population superstitieuse comme la population sicilienne, d’un prêtre jeune, éloquent et patriote.

— Voulez-vous venir avec nous ? lui demande-t-il.

— C’est mon seul désir, répond le moine.

— Alors, venez, dit Garibaldi en poussant un soupir ; vous serez notre Ugo Bassi.

Et il lui donne la proclamation suivante, que d’avance il avait fait imprimer :

aux bons prêtres

« Le clergé fait aujourd’hui cause commune avec nos ennemis ; il solde des soldats étrangers pour combattre les Italiens. Quoi qu’il arrive, quelque chose que le sort décide de l’Italie, il sera maudit par toutes les générations !