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LES GARIBALDIENS

Le soir, on fait halte autour d’une ferme ; on avait peur de manquer de vivres, mais les paysans y pourvoient ; chacun apporte aux volontaires ce qu’il peut, celui-ci du pain, celui-là du vin, cet autre une poule, des œufs, un mouton.

Dès lors, il était évident qu’à défaut d’aide armée, on aurait la sympathie des populations.

Le lendemain, dès le matin, arrive un courrier qui annonce que les Napolitains sont à Calatafimi, et font mine de vouloir marcher sur Salemi.

On envoie en avant Bixio et sa compagnie ; le général suit immédiatement avec son état-major ; il est suivi lui-même par le reste de l’expédition.

À Salemi, l’on est reçu en triomphe ; on y reste toute la journée. C’est à Salemi que le général se nomme dictateur au nom du roi Victor-Emmanuel ; nous avons cité le décret[1].

Turr, de son côté, profite de ce jour de repos pour faire un décret sur l’organisation de l’armée, décret que signe Garibaldi.

Un peu en avant de Salemi, au moment où le général faisait boire son cheval à une fontaine, un moine de l’ordre de saint François réformé, à la figure intelligente, à l’œil vif, aux cheveux courts et crépus, se fait jour et arrive jusqu’à lui.

  1. V. page 38.