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LES GARIBALDIENS

versé, que ces mots, plus terribles dans leur menace que la haine des Napolitains ne l’était dans son effet :

Viene Garibaldi ! viene Garibaldi !

Le lendemain, on raconta des horreurs : des pères de famille qui se promenaient avec des enfants avaient été frappés, eux et leurs enfants ; des hommes et des femmes qui avaient fui dans un café avaient été poursuivis et chargés dans ce café par des gendarmes à cheval.

Le lendemain, Palerme était effrayante à voir.

Comme la muraille de Balthazar, tous les murs portaient le terrible Mane-Thecel-Pharès :

Garibaldi viene ! Garibaldi viene !

Le jour, les rues étaient désertes et les fenêtres closes.

Le soir, les contrevents s’ouvraient, et, toute la nuit, les regards cherchaient sur cet amphithéâtre de montagnes qui enveloppe Palerme, les feux qui devaient annoncer ce secours depuis si longtemps promis par la campagne à la ville.

Un matin, — c’était le 13 mai, — ce cri éclata : par toute la ville :

— Garibaldi a débarqué à Marsala !

Le vengeur était venu.