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LES GARIBALDIENS

Lanza, le baron Riso et le fils aîné du duc de Legiaro.

Mais le nom de Garibaldi répondait à tout et consolait de tout.

Les enfants chantaient sur tous les tons, en passant près des sbires :

Viene Garibaldi ! Garibaldi viene !

La femme à laquelle on enlevait son mari, la mère à laquelle on enlevait son fils, la sœur à laquelle on enlevait son frère, au lieu de pleurer, menaçaient.

Viene Garibaldi ! criaient-elles aux sbires.

Et les sbires sentaient courir un frisson dans leurs veines à ce nom redouté de toute tyrannie.

Un astre nouveau s’était levé sur la Sicile : cet astre, c’était l’espérance.

Avec Garibaldi, en effet, on allait avoir un nom populaire pour toute l’Italie, un capitaine de génie, un centre d’opération.

À mesure que la nouvelle se confirmait, on ne s’abordait que par ces mots :

— Eh bien, Garibaldi ?

— Il vient ! il vient ! répondaient les voix des passants à celle de l’interrogateur.

Un jour, on voulut savoir si l’on pouvait compter sur une solidarité commune.

On annonça que, de telle à telle heure, tout le monde devait se promener dans la rue de Maqueda.