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LES GARIBALDIENS

compenses pleuvaient sur tout ce qui était de la police.

Mais cette sécurité fut bientôt troublée : l’insurrection palermitaine, si promptement qu’elle eût été comprimée, avait eu son écho dans les campagnes. Les picciotti[1] se réunissaient et essayaient de relever la révolution en lui offrant dans les montagnes un refuge inviolable.

Au tocsin de la Grancia répondirent les cloches de toute la Sicile.

À la Bagheria, les deux compagnies de soldats en garnison étaient attaquées ; Misilmeri chassait sa petite garnison jusqu’au pont de l’Amiraglio ; Altavilla, Castellanza, envoyaient leur contingent de paysans armés, et Carini, allant au-devant de l’appel de Palerme, avait, dès le 3 avril, c’est-à-dire dès la veille de la lutte de la Grancia, arboré le drapeau de l’Italie réunioniste.

Ce fut un signal pour les autres drapeaux de se déployer, et, au cri de « Vive Victor-Emmanuel ! » ils se déployèrent en effet.

Malheureusement, le défaut d’armes, de munitions et d’ensemble empêchait l’insurrection de devenir générale. C’étaient des météores, c’é-

  1. Nom que l’on donne à tous les jeunes gens de la campagne ; depuis quinze ans jusqu’à vingt-cinq, tout paysan es un picciotto.