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LES GARIBALDIENS

Le 5 au soir, Maniscalco se présente au lit de Riso, un papier à la main.

— Voici, lui dit-il, la sentence qui condamne votre père à la peine de mort ; faites des révélations, nommez les seigneurs qui vous ont poussé à l’acte de rébellion, et grâce de la vie sera faite à votre père.

Riso hésite un instant, mais finit par assumer la responsabilité sur lui-même et par dire qu’il n’a pas de complices.

Maniscalco s’informe et apprend des chirurgiens que le blessé peut vivre encore vingt-quatre heures.

— C’est bien, dit-il à Riso, je reviendrai vous voir demain matin ; la nuit porte conseil.

Mais les patriotes ont appris la tentative de séduction infâme opérée sur Riso ; ils parviennent à lui faire savoir que son père a été fusillé dans la matinée, et que la vie qu’il devait racheter par ses révélations était déjà éteinte depuis six heures quand on la lui offrait.

Riso mourut dans la nuit, les uns disent de l’impression que lui causa la nouvelle de la mort de son père, les autres disent d’avoir arraché l’appareil qui couvrait ses blessures.

Riso mort, son père et ses complices fusillés, Maniscalco se crut maître de la révolution, et l’âge d’or des mouchards commença ; l’argent et les ré-