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LES GARIBALDIENS

Ils inventent l’instrument angélique et le bonnet du silence.

Le bonnet du silence est une espèce de poire d’angoisse, de bâillon perfectionné.

L’instrument angélique est un masque de fer qui emboîte la tête, la comprime à l’aide d’une vis et la brise ligne à ligne en la comprimant.

On m’a donné des menottes en fer, qui, si minces que soient les poignets auxquels on les applique, ne peuvent se joindre qu’en entrant dans les chairs jusqu’à l’os.

On renouvelle cette torture employée contre nos soldats par les Espagnols en 1809, qui n’est ni la pendaison par le cou, ni la pendaison par les pieds, mais par le milieu du corps.

Ces cruautés frappèrent surtout l’aristocratie, que Maniscalco croyait l’instigatrice des troubles. Il se trompait : l’aristocratie ne se contentait pas de soulever le peuple, elle conspirait elle-même contre ce gouvernement qui, comme l’a dit un Anglais, est la négation de Dieu.

Et cependant, la Sicile voyait la Lombardie, voyait les duchés, voyait la Toscane, voyait les légations entrer dans une ère de paix et de bien-être en se réunissant au Piémont, tandis qu’elle demeurait, elle, enchaînée à Naples, tandis que, seule, elle restait sous un régime qui ruine la propriété,