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LES GARIBALDIENS

croissant, l’antagonisme entre les Siciliens et les Napolitains.

Nous allons voir se développer et suivre leur cours ces deux sentiments.

Un jour, comme Maniscalco allait entrer dans la cathédrale par la petite porte latérale, un homme, dont le haut du visage était couvert par un chapeau à grands bords, le bas par une barbe rousse, marche droit à Maniscalco, s’arrête devant lui, et, en prononçant ces deux mots seulement : « Meurs, misérable ! » il le frappe d’un coup de couteau.

Maniscalco tombe en poussant un cri ; on le croit mort, comme Rossi : il n’était que grièvement blessé.

Le meurtrier disparaît sans que jamais, quelles qu’aient été les recherches de la police, elle ait pu remettre la main dessus.

Vingt arrestations furent faites, cinq ou six personnes furent mises à la torture, le tout inutilement.

Le roi de Naples paye la blessure de Maniscalco, déjà très-riche, par une rente annuelle de deux cents onces d’or.

Alors commence une période de terreur royaliste pendant laquelle Maniscalco cesse de représenter l’idée politique pour devenir un but de haine personnelle.

C’est Narcisse sous Néron ; c’est Olivier le Daim sous Louis XI.