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LES GARIBALDIENS

rôti et d’un plat de choucroute. Nous étions douze à table. Le déjeuner de tout l’état-major du général et de nous trois coûtait bien six francs.

On n’accusera pas Garibaldi de ruiner la Sicile.

Et cependant, cette fois, comme dictateur, il s’est fait la part large : il s’est attribué la nourriture, le logement et dix francs par jour.

Quel flibustier !

— Où logez-vous ? me demanda-t-il au dessert.

— Mais, jusqu’à présent, à bord de ma goëlette.

— Vous ne comptez pas y rester ; il pourrait bien arriver telle circonstance dans laquelle le séjour n’en serait pas très-sain.

— Indiquez-moi un endroit où je puisse placer trois ou quatre tentes, nous y camperons.

— Attendez, mieux que cela. — Cenni !

Cenni est son chef d’état-major.

— Général ? dit celui-ci en s’avançant.

— Tu as des logements vacants au palais royal ?

— Il n’y a encore personne.

— Donne le meilleur à Dumas.

— Celui du gouverneur, si vous voulez, général.

— Comment, si je le veux ! Je crois bien, un homme qui m’apporte des lettres m’annonçant deux mille cinq cents hommes, dix mille fusils et deux bateaux à vapeur ! Le logement du gouverneur à Dumas, et garde-moi le logement à côté du sien.