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LES GARIBALDIENS

— En vérité, vous êtes prédestiné, lui dis-je.

— Je commence à le croire, fit-il en riant. Allons.

Nous revînmes au palais du Sénat.

La place sur laquelle donne la façade avait un très-grand caractère avec sa fontaine à tête d’animaux, ses hommes armés groupés sur le bassin et ses quatre canons, pris par Turr à Orbitello, mis en batterie.

Garibaldi vit que je regardais ces canons.

Cela ne sert pas à grand’chose, me dit-il ; mais cela rassure ceux qui s’en servent et fait peur à ceux contre qui on s’en sert.

Dans le cabinet du général, nous trouvâmes Turr ; il savait déjà mon arrivée et m’attendait.

Ce furent des cris de joie ; il ne nous manquait que notre pauvre Téléki.

Édouard Lockroy et Paul Parfait étaient entrés avec moi et ne pouvaient se lasser de regarder Garibaldi, étonnés de le trouver si grand et si simple en même temps.

Je les présentai au général.

— Ah çà ! nous allons déjeuner, n’est-ce pas ? me dit-il.

— Volontiers.

Effectivement, on dressait la table.

Le déjeuner se composait d’un morceau de veau