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LES GARIBALDIENS

de nuages dans lesquels la lune va se noyer, se perdre et s’engloutir.

Deux navires à vapeur sortent du port et passent, l’un à notre droite, sans doute va-t-il à Gênes ; l’autre à notre gauche, sans doute va-t-il à Naples.

Un navire à voiles vient droit sur nous.

Par précaution, le capitaine a ordonné d’éteindre les fanaux. On est obligé d’avertir le bâtiment étranger avec un fanal que l’on hisse et que l’on abaisse, en même temps que l’on frappe vigoureusement sur la cloche.

Il se détourne et passe à bâbord, presque à nous toucher.

Nous lui crions :

— Quoi de nouveau à Palerme ?

Il nous répond :

— Je n’en sais rien ; je viens de Messine. Je crois que l’on se bat.

Il s’éloigne et disparaît bientôt dans l’obscurité.

À trois heures et demie du matin, une légère bande rougeâtre s’enflamme à l’orient. Elle annonce l’approche du jour.

À quatre heures et demie, le soleil paraît ; il sort de la mer, traverse un petit espace clair, brille un instant et va s’éteindre dans une autre mer de nuages sombres.

Le mont Pellegrino se dessine à droite ; le cap