Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
LES GARIBALDIENS

singulière manœuvre : il court des bordées à deux ou trois milles de la terre.

Tout à coup il semble prendre un parti et mettre le cap sur nous,

Cela ne laisse pas que d’être assez inquiétant. Mais, à l’aide de la lunette, le capitaine s’assure que c’est un navire à voiles : dès lors, il n’y a plus rien à craindre : la goëlette peut lutter avec quelque bâtiment à voiles que ce soit.

Nous laissons approcher le brick, prêts à virer de bord s’il indique des dispositions hostiles.

Point : ses intentions sont des plus pacifiques ; il passe à un demi-mille de nous. C’est un honnête brick marchand.

La terre est parfaitement visible ; nous reconnaissons le cap San-Vito.

À notre gauche, avec une attention soutenue et une bonne lunette, nous distinguons, à fleur d’eau, cette île d’Ustica sur laquelle nous devions gouverner.

Nous nous tenons à cinq ou six milles des côtes.

Peu à peu, le soir vient. Nous voyons les deux caps du golfe de Castellamare, mais sans que nos yeux puissent sonder ses profondeurs. Nous avons à l’avant le cap Gallo, derrière lequel se cache Palerme ; si nous eussions fait bonne route, nous eussions été à Palerme à cinq heures du soir.