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LES GARIBALDIENS

Là, je lui communiquai d’une main le plan des patriotes siciliens, tandis que, de l’autre main, je lui montrais, à cinquante pas de nous, mon speromare prêt à le conduire en Sicile.

Je lui dois, à son point de vue, cette justice de dire qu’il n’hésita même pas un instant ; tout en me racontant ce qu’il avait à souffrir de la part de son frère, tout en m’avouant les craintes qu’il avait pour sa propre vie, tout en me priant de demander au duc d’Orléans si, à un moment donné, il pourrait se réfugier à la cour de France, il refusa net et absolument d’entrer dans aucune conspiration contre son frère.

En conséquence, le plan de révolte sicilien que je venais de lui remettre, et qu’il ne lut même pas, fut, à sa prière, déchiré par moi en parcelles imperceptibles que le vent emporta dans le golfe de Naples, où s’engloutirent avec elles et l’espoir et la sympathie que les Siciliens avaient pour ce cœur plus loyal qu’ambitieux.

Ce que je ne pouvais pas raconter du vivant de l’ancien roi de Naples, qui n’avait cependant, en cette circonstance, qu’à se louer de la conduite de son frère, je puis le dire aujourd’hui.

C’est ce même comte de Syracuse qui a écrit dernièrement à son neveu cette lettre si pleine de