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LES GARIBALDIENS

qui portait armes et munitions. Veuillez donc redemander pour nous, à Sa Majesté, cent cinquante mille cartouches, et, s’il est possible, un millier de fusils avec leurs baïonnettes.

» Colonel Turr. »

La façon dont Turr parlait à l’aide de camp particulier du roi ne laissa aucun doute au gouverneur.

— Prenez tout ce que vous voudrez, dit-il à Turr ; je sais que, militairement parlant, je fais une faute ; mais, cette faute, je la commets pour le bien de mon roi et le bonheur de l’Italie.

Turr fut un instant prêt à tout avouer au gouverneur, c’est-à-dire que le roi Victor-Emmanuel ne savait pas un mot de l’expédition ; mais il réfléchit aux conséquences d’un pareil aveu et pensa que mieux valait qu’un homme fût réprimandé, puni même, que de laisser un peuple sans secours. Il remercia le gouverneur au nom de Garibaldi, prit cent mille cartouches, trois cents gargousses et quatre canons.

Le gouverneur avait fini par être aussi enthousiaste que Turr pour la cause de la Sicile ; il voulut venir avec lui à Talamone et consigner en personne toute sa livraison d’armes, de poudre et de balles entre les mains de Garibaldi ; ce qu’il fit en souhaitant au général une heureuse réussite.