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LES GARIBALDIENS

Cette lettre était ainsi conçue :

« Au nom du ciel, mon ami, plus un seul coup de fusil ! C’est inutile, Naples est à vous.

» Venez vite à Salerne, et, de là, faites savoir à Liborio Romano que vous y êtes ; ou il ira vous chercher à Salerne avec une partie des ministres, ou il vous attendra à la gare du chemin de fer.

» Venez sans perdre une minute. Une armée vous est inutile : votre nom seul vaut une armée.

» Si je ne voulais pas vous laisser le plaisir de la surprise, je pourrais vous envoyer un double du discours qui sera prononcé à votre arrivée.

» Vale et me ama.
» Alex. Dumas. »

La nuit se passa très-bruyante et très-agitée ; mais, vers trois heures, le bruit s’éteignit, l’agitation cessa. Le Vésuve seul continua, avec des grondements sourds, de jeter des flammes, de répandre sa lave.

Le Vésuve est la soupape de sûreté de Naples.

La journée du lendemain, c’est-à-dire du dimanche 2 septembre, se passa dans la plus grande tranquillité. Je m’étonnais de cette tranquillité devant un envoyé de Liborio Romano.

— On ne fait jamais rien le dimanche à Naples, me répondit-il.