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LES GARIBALDIENS

J’appelai Muratori, et, devant le soi-disant marquis[1] :

— Mon cher Muratori, m’écriai-je, descendez à l’instant même à terre, allez chez le comte de Syracuse, et dites-lui de prévenir son neveu de ne point sortir ce soir.

Puis, me retournant vers l’homme à la bombe :

— Monsieur, lui dis-je, vous avez entendu ; maintenant, il ne vous reste plus qu’une chose à faire : c’est de quitter à l’instant même l’Emma, ou je vous fais jeter à l’eau par mes matelots.

Le faux marquis descendit dans la barque qui l’avait amené ; je ne le revis plus.

Le comte de Syracuse me fit répondre qu’après le coup d’État de la nuit, le roi n’était plus son neveu ; que, par conséquent, tout ce qui pouvait arriver à François II lui était devenu indifférent.

Un de nos amis, Stefanone, le frère de la célèbre artiste, se trouvait là lors de cette réponse.

Je me tournai vers lui.

— Vous connaissez le duc de Laorito ? lui demandai-je.

— Beaucoup.

  1. Constatons ici que c’était un mouchard, qui avait pris l’honorable nom du marquis de Lo Presti.