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LES GARIBALDIENS

» Comme je ne sais pas ce qui peut arriver, vous pourriez m’écrire ainsi : Al reverendissimo padre Antonio del Carmello, per il signor de Souchères, convento di San-Pasquale, à Chiaïa, Napoli. »

À minuit, le ministre se présenta chez le roi pour lui annoncer cette tentative de réaction, que Sa Majesté connaissait parfaitement.

François II écouta le récit qui lui était fait avec une certaine amertume, et, s’adressant au ministre de l’intérieur et de la police :

— Don Liborio, lui dit-il, vous êtes plus habile à découvrir les complots royalistes que les conspirations libérales.

— Sire, répondit don Liborio, c’est que les complots royalistes se trament la nuit entre peu de personnes, tandis que les conspirations libérales se trament le jour et par tout un peuple.

— Au reste, dit le roi sans répondre directement à Romano, je connaissais un prêtre français qui conspirait dans un sens réactionnaire, mais il est pari.

— Votre Majesté se trompe, reprit Liborio Romano ; il est arrêté.

— Eh bien, dit le roi avec un mouvement d’impatience, remettez-le à la cour criminelle, et qu’il soit jugé.

On se quitta là-dessus.