Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/351

Cette page a été validée par deux contributeurs.
332
LES GARIBALDIENS

insurrection. Tout ce que je disais dans nos causeries intimes, cet hiver, se réalise. Garibaldi a ici un parti puissant, favorisé par Napoléon. Les mauvaises gens de tous les pays affluent dans la capitale. Le roi va partir pour se mettre à la tête de son armée. Il a du courage ; mais il est entouré de tant de traîtres, qu’il se livre parfois au désespoir. Comme il est très-vertueux et que son peuple n’est qu’égaré à cause de sa grande ignorance en toute chose, je pense qu’il parviendra à surmonter les obstacles qu’on lui crée chaque jour pour le perdre ; mais ce ne sera pas sans effusion de sang. Sa troupe est fidèle et très-irritée contre les garibaldiens ; elle veut en faire une Saint-Barthélemy. Si Dieu ne nous seconde, il y aura bien des victimes, et cela sous très-peu de jours.

» On dit que Lamoricière est au milieu de notre armée pour la commander dans la première bataille qui va se livrer, et d’où dépendra le sort de la monarchie napolitaine, du pape, de la religion et de toute l’Italie ; car une grande victoire relèverait l’audace de nos ennemis et abattrait pour longtemps les royalistes.

» À Rome, que dit-on ? S’organise-t-on, comme disent les journaux ? Aime-t-on bien le pape ? Avez-vous de fortes troupes ? Est-ce l’élément français qui domine ? Enfin, a-t-on de l’espoir ?