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LES GARIBALDIENS

Cependant le pauvre gouverneur hésitait encore. Turr lui dit :

— Je me doutais de votre refus et j’avais pris mes dispositions en conséquence. Donnez-moi un homme sûr, qui portera cette dépêche au marquis de Trecchi, l’aide de camp de confiance du roi. Toute la question est de nous faire donner une seconde fois par Sa Majesté ce qu’elle nous a déjà donné une fois et que nous avons eu la bêtise d’égarer ; seulement, voyez les conséquences du retard : trois jours pour aller à Turin, deux jours pour faire passer les munitions à Gênes ou y expédier l’ordre d’en donner, deux jours pour que les munitions puissent nous joindre ; sept jours perdus ! sans compter que, par tous ces ordres transmis de l’un à l’autre, nous compromettons le roi, qui ne peut paraître officiellement dans tout ceci ; je ne vous parle pas de ces malheureux Siciliens qui nous attendent comme le Messie ! Enfin, voyons, réfléchissez. Voici la lettre pour le marquis de Trecchi, aide de camp du roi.

Le gouverneur prit la lettre et la lut ; elle était conçue en ces termes :

« Mon cher marquis,

» Je ne sais comment la chose s’est faite ; mais, en nous embarquant, nous avons perdu le canot