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LES GARIBALDIENS

manuel. Autour de l’Emma, une troupe de nageurs criaient : « Vive Garibaldi ! » et des jeunes gens, dans une barque, chantaient en patoisant la Marseillaise !

J’avais tiré mon meilleur vin de Champagne, mon Folliet-Louis et mon Greno ; cinquante jeunes gens de la ville qui ne pouvaient dîner avec nous, vu l’exiguïté de la table, buvaient à la santé du dictateur.

Tout cela, je vous le répète, à deux cents pas des fenêtres du roi, qui ne pouvait pas regarder du côté de la mer sans se crever les yeux aux deux mâts de ma goëlette.

À huit heures, M. Orlandini devait aller chez Liborio Romano.

Au moment du départ, je fis tirer de notre boîte à artifice des feux de Bengale verts, rouges et blancs, des chandelles romaines et des fusées volantes. Le capitaine parlementaire descendit dans la yole au milieu d’une véritable éruption de feu ; l’Emma semblait porter un défi au Vésuve.

Deux des chandelles romaines étaient tenues par deux commissaires de police.

Vous le voyez, on ne peut pas conspirer plus apertement que nous ne le faisons.

Deux heures après, Orlandini rentra.

Romano lui avait renouvelé, pour les porter à