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LES GARIBALDIENS

que, tant qu’il serait ministre de la police, je ne courrais aucun risque à aller à terre.

Je lui fis répondre que je n’étais pas retenu par le risque que je pouvais courir, mais par la promesse que je m’étais faite à moi-même de ne rentrer à Naples qu’avec Garibaldi, et que Muratori seul accompagnerait M. Orlandini à son palais de Riviera-Chiaïa.

À l’heure convenue, M. Orlandini se rendit à bord de l’Emma. L’Emma, je crois l’avoir dit, était à l’ancre à deux cents pas des fenêtres du roi, reconnaissables à des tentes de toile destinées à briser les rayons du soleil.

Depuis deux jours, j’avais sur le pont quatorze tailleurs confectionnant des chemises rouges pour mettre, le moment venu, sur le dos des insurgés napolitains.

J’avais, la veille, envoyé cent de ces chemises à Salerne ; quatre personnes les avaient emportées. Chacune de ces personnes en avait passé vingt-cinq les unes sur les autres. La plus mince des quatre était devenue énorme ; les autres n’avaient plus forme humaine ; heureusement, c’était la nuit.

L’officier parlementaire ne revenait pas de ce qu’il voyait et entendait.

Il était descendu dans la ville et avait vu partout le portrait de Garibaldi et celui du roi Victor-Em-