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LES GARIBALDIENS

Il disparut dans le village. Au bout de dix minutes, il reparut à l’extrémité opposée. Il s’était, de toute la longueur du village, rapproché des royaux. En apparaissant à l’entrée de la rue, il n’était plus qu’à une portée de pistolet de l’ennemi.

L’ordre fut donné sur toute la ligne de faire feu ; mais sa présence, son sang-froid, ce prestige qui l’accompagne, produisirent leur effet accoutumé. Cavalerie, artillerie, infanterie, dix mille hommes à peu près, baissèrent leurs armes et se dispersèrent.

Vers quatre heures de l’après-midi seulement, Salvati put arriver près du général. Il le trouva dans la maison de Stocco, harassé, couché sur un lit.

Il s’approcha de lui et lui remit ma lettre. Garibaldi la lut deux fois ; puis il adressa à Salvati une série de questions sur l’état du peuple, sur l’opinion de la bourgeoisie et de la garde nationale. Nul ne pouvait, sur tous ces points, donner de meilleurs renseignements que Salvati, qui était Napolitain.

Le général engagea celui-ci à retourner à Naples et à dire à don Liborio Romano d’entretenir le peuple dans les bons sentiments où il paraissait être, de le préparer au besoin à l’insurrection, mais de l’empêcher de rien faire de décisif avant qu’il arrivât.