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LES GARIBALDIENS

et atteignit Tiriolo, où il ne trouva que Nino Bixio.

Nino Bixio affirma à Salvati qu’en forçant sa marche, il rejoindrait le dictateur à Savaria-Manelli, où il devait se rencontrer et avoir un engagement avec le corps d’armée du général Ghio.

Salvati prit la route de Savaria-Manelli et y arriva, en effet, juste au moment où l’action s’engageait.

Garibaldi avait cerné les royaux de tous côtés. Ils s’étaient fortifiés dans une plaine en avant du village de Savaria, de sorte qu’en arrivant de Tiriolo à Savaria, le général les avait eus devant lui. Alors il les avait tournés par la montagne, laissant des hommes à lui sur toute une ligne de hauteurs, et revenant sur eux par le village de Savaria-Manelli.

Quand Salvati arriva à l’endroit où Garibaldi avait quitté la route, c’est-à-dire au sommet d’une montée, il put voir le général déboucher du côté opposé de la montagne et descendre vers le village. Arrivé à demi-portée de fusil avec son état-major, Garibaldi longea l’église. Alors les royaux firent feu, et les balles allèrent, tout autour de lui, cribler la muraille ; le général ne hâta ni ne ralentit le pas. Pas un seul officier de son état-major, pas un seul soldat de son armée ne riposta. Il portait une carabine-revolver en bandoulière sur son épaule et jouait de la main droite avec un pistolet-revolver.