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LES GARIBALDIENS

J’ajoutai que, comme je ne faisais rien en secret, j’écrirais dans la journée en ce sens au général Garibaldi.

Cette réponse porta dans la députation un tel émoi, qu’un de ses membres partit en laissant à bord de l’Emma son chapeau, qu’il n’est jamais venu chercher depuis.

Une heure après le départ de ces messieurs, le secrétaire du frère Jean, que j’avais pris avec frère Jean lui-même, à Messine, que j’avais amené à Naples, à qui j’avais donné l’hospitalité de la table et du lit, vint me dire qu’étant choisi par le comité d’action pour porter un rapport à Garibaldi, il me priait de demander à Orrigoni son passage pour la Calabre.

Je me chargeai de la commission, croyant que c’était la chose la plus simple.

Mais une des originalités d’Orrigoni est de regarder comme jettatore tout prêtre, tout frère de prêtre, tout cousin de prêtre, tout secrétaire même de prêtre.

— Dans l’état où est le Franklin, je n’embarquerais pas à mon bord le secrétaire du frère Jean, fût-il d’or massif !

Ce fut sa réponse. Il n’en voulut pas démordre. Je fus obligé de la transmettre au secrétaire du frère Jean, lequel quitta mon bord en me lançant son plus mauvais regard.