Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/314

Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
LES GARIBALDIENS

versa les jours difficiles avec la calme fermeté de l’homme de bien qui ne suppose pas même qu’on le puisse soupçonner, et jeta hors des étables d’Augias la fange qu’elles contenaient, sans qu’une seule tache en rejaillît sur ses mains ni sur son visage.

Naples, au milieu de la plus terrible agitation, resta pure des massacres de 1799 ; pas une goutte de sang ne fut versée ; les lazzaroni brûlèrent les bureaux de police, déchirèrent les archives des Aïossa, des Campana, des Maddoloni et des Marbilla, mais ne détournèrent pas une obole de l’argent qui servait à payer leurs espions, leurs sbires et leurs bourreaux.

À peine Romano était-il depuis quelques jours à la préfecture, qu’il fut, par la force même de sa loyauté, nommé au ministère de l’intérieur.

C’est dans ce poste élevé, mais devenu dangereux par les progrès de la réaction et la haine de la camarilla, que je le rencontrai.


Reprenons le récit des événements.

C’était dans la soirée du 23 août que Liborio Romano était venu me faire la visite dont j’ai raconté les détails.

Naples, à travers cette insouciance épidermatique, si l’on peut dire cela, était agité dans les couches les plus profondes de la bourgeoisie et de